Dialogue de pensées du soir entre un frère et une sœur… (Épisode I)

 

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D&Y&M-Y épisode 1

S ‘ouvrait la porte de la nuit; alors que se fermaient les fenêtres du jour; c’est le moment où, tout se suspend au même soupir du Monde. Un violacé rougeâtre teinte le Ciel qui s’assombrit, le Soleil tire sa révérence et la Lune enchante déjà les Reinettes et le Criquets ; les maringouins en profitent, l’alizé est partie se changer et se faire une fraicheur; tout le monde le sait: c’est le moment où tout se délasse…

Deux respirations distinctes rythment ce moment… S’éveillent les chauves-souris flattant de vols en raz-motte les goyaviers chargés, les cerisiers en dernier sursaut, regrettant que mandariniers et orangers soient hostiles à leurs délectations…

La soeur et le frère sont là…
Kri Kra
Ès lakou dòw
Non lakou ne dòw pa

Que serait la vie sans dialogue, sans dialectique, sans dualité, sans complémentarité, fertilité, fécondité?

La soeur et le frère sont là… leurs coeurs se connaissent bien, ils ont construit ensemble un intérieur, une intimité d’âme, une réalité spirituelle du visible et de l’invisible…

La soeur et le frère se disent…

La sœur libère sa pawòl
et lance dans la discussion
un flux de dires sans arrêtes
qui blesse l’attente de compassion du frère.

Sa sœur se laisse faire par une prise de conscience
qui l’enfonce au coeur d’une chambre de magma en elle même.
Elle s’enfonce et éructe dans la colère et la réaction à…

Après le Fracas de l’éruption, un silence aussi long qu’une systole ventriculaire s’installe… Là dans la fraction se seconde sans effraction, le frère lui dit:

– Djaya, hier soir, je me disais quelque chose à moi-même. Comme si, je répondais à une question formulée au profond de moi… Et à la question, je répondais :

“Moi!
me battre contre le mal;
euh,
je ne peux pas;
je suis occupé à faire le bien
en utilité essentielle.

Euh,
je réfléchis…

C’est pas possible!
Vraiment, ce n’est pas possible, je te dis;
je suis occupé à distribuer du love.”

Une suspension s’installation comme si Djaya voulait écouter l’écho de ce que son frère vient de dire; et comme si, Yadja voulait que sa soeur prenne le temps d’écouter cet écho…

Djaya dont le corps témoignait d’un relâchement, se mit à vibrer avec pour épicentre sa bouche. Et, Djaya répondit:

Oui, c’est ce que je pense… Je ne veux pas changer de cette nature. Changer de ma nature. Je veux continuer comme toi à distribuer du love… C’est exactement ça…

– Alors, libères toi de cet ego qui te fait souffrir. C’est par lui qu’agit les forces dominatrices sur nous. Quand nous avons l’illusion d’être tellement, nous ne vivons plus vraiment la relation. Car, en tout chose nous jugeons et nous condamnons…

– Ça me libère de dire ça comme cela. Dans un flot de colère… Ma pawol éructe de moi charnellement, elle est brulante, mon coeur est en feu, un feu de douleur, une douleur de balafre à mon âme au plus profond de ma chaire, de la membrane de mon amour propre, je saigne…

Écoute Djaya, si tu renonce à l’attachement matériel, à la tension du reflet de l’image de soi à la surface; tu verras le fond, la forme et le profond de l’intention. Au présent de la présence, tu ne seras plus victime de ce qui est à dire pour justifier l’illusion du mauvais sort pour qui ne cultive plus la positivité dans le jardin de vie. Car, si tu es d’amour, tu tâcheras de le voir d’amour… C’est un choix… Entrer dans l’intention de sa vérité propre par sincérité… C’est un choix…

Lol, ça me permet quand même d’exprimer ce que je pense ! dit Djaya. En même temps, j’ai la douleur d’une frustration et celle d’une culpabilité. Les deux sont mélangées dans un bobo, une plaie ouverte sur un point de tension en vestige au centre du dos entre mes omoplates… C’est cela… Je l’ai compris à mes dépends… Je souffre de colère; alors que je pourrais pleurer de me libérer par amour pour être hors de l’étreinte mortifère de ma victimisation.

– Djaya, pourquoi pas se dire ça: “sois ce que tu penses et vis ce que tu crois…”

– Oui, c’est ce que je pense être : « un être d’amour ». Je crois le vivre, et puis, voilà, je sens que je vacille. Alors, j’y travaille… Mais que faire alors de ces méchants ignorants ?

Yadja répond alors:
– Au diable leurs illusions, nous, on veut la vie, lavi bèl…

– C’est clair ! Je te le dis: je ne laisserai aucune mauvaise action se faire devant moi. Je n’aurai plus peur de mes opinions, dit Djaya.

– Oh! Est-ce cela est l’important? Le potalan-an, c’est d’être à l’écoute. Les univers nous parlent. Et, ce sont nos intuitions qui nous dictent leurs langages. Vient alors le fait de vivre sans jugement aucun… Marcher le sentier de la vie hors de tout mauvais sentiment. Oui, éveilleuse de conscience, tu devrais passer voir Manman Ya.

– Mon frère Yadja, j’ai une vocation, je le sais?

– Tu ne sens pas ses prières t’appellent… Oui c’est cela: tu es oracle… celle qui révèle… Je le dis sans tout savoir… Ceci dit, je vois bien que je vois bien ce qui vous lie Manman Ya et Toi…

– Je regarde souvent chez elle en passant… Je n’ai pas le temps… dit Djaya. Je ne m’arrête pas… Je ne sais pas ce que j’entends vraiment, ceci dit quelque chose me dit qu’il faut que j’y aille… Et, alors, se lève une sensation vraiment chelou en moi…

– Pourquoi te prendre la tête avec leur système temps… Nos espaces vitaux doivent se rencontrer, pour rester dans leur alchimie relationnelle. Et que nos coeurs restent en dialogue dans la vibration du monde. Celle qui se fait oraison de notre pardon dans ce monde d’aléas qu’est notre île.

– J’y pense depuis deux ou trois semaines, je te dis.

– Manman Ya est l’oracle… Tu tiens quelques choses d’elle, je le vois. Si tu ne vas pas la voir, tu n’en sauras rien ou pas tout… Elle prie Djaya… Écoute… Elle prie Djaya, écoute…

– Je sens le souffle de ses psalmodies qu’elle nous nomme tous entre les noms des êtres de ligné depuis l’Afrique…

– Elle n’a jamais une larme de colère… Tout ce qui vient à elle, devient joie et plénitude de vivre ici maintenant le présent de la présence de l’amour vital… Chacune de ses prières est un pas sage offert à l’humanité… Elle est là et dévoue sa vie à la vie dans la prière. Jusqu’au jour où la vie la libèrera de nos douleurs, où la vie la libérera de sa douleur.

– Là ça devient urgent… Urgent, car mon corps me le demande et surtout mon âme…

– Il n’y a pas d’urgence… Respire, parle en gestes, vas faire pour dire et tu diras pour faire un jour… Écoute l’esprit créateur… Sé lèspwi ko ki mèt ko… kow sé an chimen… Prany franshman…

– Oui Yadja mon frère, j’entends depuis que j’ai la patience d’être au bon moment au bon endroit. Là où faire ce que j’ai à dire; pour enfin le dire illustré en témoignage de mon propre cheminement.

– Oui Djaya, ne laisses pas la guerre des égos te détourner de ta voie. Distingues les voix, et fais les détours qu’il faut, mais fais ton chemin….

Malik Duranty

 

Bokanté lanmou-a

2 commentaires

  1. Tapis dans l’ombre de chacun de tes pas,
    Frémit de joie, la Source-Mère
    De Tout visible : l’Elémentaire.

    A l’aube de la 9 ème heure,
    Quatre puissances s’unissent en chœur,
    Pour que s’éveille en chaque cœur,
    Cette mélodie belle de douceur.

    Par le vent psalmodié,
    Ce doux accord tend à éclore, des bourgeons d’Or
    Clamant en corps cette dialectique
    Empreinte de couleurs mystiques.

    Plus qu’une simple philosophie
    Un Authentique choix de Vie
    Prônés par nos ancêtres jadis :
    Celui du LOVE Inconditionnel
    Et d’une chanson à l’Unisson à:

    LAVIBEL.

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