-Rézistans- de l'Exposition de Joël Nankin - KaRiBeeN Lésans Syèl Dlo Tè Difé

Rézistans

De l’exposition de Joël Nankin
(je le regardais en silence il me parlait)

La salle aux murs noirs mats
est parsemée de lumière
se révélant de l’esthétique poétique
de l’œuvre de Joël.

Tèt kò
silhouette, cale,
bateau à la coque esquissée
en casque de soldat de garnison
à la colonisation,
qui tangue en douleur
sur la vague de déperditions brisée
sur un maillage labyrinthique mystique
une mangrove en toute chose rhizomique.

Profil et épanchement de tèt
sans vanité face ébahie
à la gêne face à l’ignorance,
yeux sans iris,
ou iris parlant la sévère détermination à vivre digne.

La charpente de l’esprit au sommet du crâne
sur toile ou papier, du sens du rouj, jònn, nwè, blé, blan.

Une traversée dans une géode où
ce qui brille c’est une émaille poétique
qui délivre un message historique familial intime

La charpente de l’esprit au sommet du crâne,
à la transparence de l’épaisseur,
le dédale de matière posé au couteau,
avant d’être faite croûte à la peau du tableau
fut magma d’un cœur-volcan
en furie sentimentale,
quête de s’aimer soi,
vestige flamboyant de la folie
du penchant de domination,
bouche bée devant le mur de konstélasyon.

Les négriers en mémoire qui
tanguent la mer de l’espoir
la mer linceul de l’errance
la mer née seule d’une pluie sans papa,
épanchés du poids de l’histoire,
la matière émaillée de l’en-dedans
qui réclame un œil libéré ouvert
à l’illumination de la conscience
pour la confiance en nos rézistans.

Des titres chantant ensemble
à la partition des couleurs
et des formes
et des reliefs
J’entends

Bossou
Chap
Croix dès bouquets
Derrière le nom qui nous nomme
Ensemencement
Exister absolument
Gravée dans ma mémoire
Human rights
Kézyah
La danse au lieu du vide
Louis Auguste Cyparis
Minerai noir 2
Minerai noir 1
Mon fils
Morsure de négrier
Moudja
Négisid 1
Névralgie d’un robinet qui coule
Nous marchons sereins
Trésorerie de chair noire
Pas au bout de ce monde ne porte mon emprunte
Triangle séculaire