Terre-Sainville de Fort de France -Tè Senvil di Fodfwans-

Yé kri Yé kra

Yé mistikri Yé mistikra

Ès lakou dow

Non lakou paka domi

Alò fok i vini kouté koumanniè tè Senvil di Fodfwans fèt an mouvman nonm èk lèspwi monn atè isia alantou lanvil…

Kri kra

Tè Senvil ! C’est le quartier des maisons au cours intérieure, où se produit la fraicheur d’un vivre-bien à toute heure. Et dire que l’histoire, la sienne, et celle de ses maisons qui ont eu le premier étage avant le rez-de-chaussée, né élevé avant de mettre les pieds à terre, atterrir. Vivre sans fuir…

Oui, Terre-Sainville hérite des gens de Saint-Pierre. Et, ne voilà-t-il pas qu’arriver ici, la première des choses à faire, c’est de lever la pierre, pour enrocher et déposer plancher. Pour inscrire ici les premières habitations.

Kri kra

À l’époque, les environs n’étaient pas comme tel aujourd’hui. Et, des quartiers comme Obéro, où s’agglutine une population à la recherche du bon vivre pour le bien-vivre, naissent et forment au fur et à mesure la ceinture urbaine, le lien entre l’en-ville et les mornes de l’arrière-pays.

Kri kra

Tè Senvil c’est le quartier aux portes et persiennes ouvertes de journée ; desquelles, on devine l’atmosphère tamisée de l’en-dedans. La pièce de l’accueil baignée de la lumière de dehors, la bouche de l’escalier, l’entrée de l’intime élevé, le corridor chemin pour traverser le salon musé de famille, et s’ouvrir au Lakou.

La fraicheur, l’ombre horloge, le bassin de lapia, les essences médicinales en pot. Une humeur d’intérieur où, les essentiels de la bio en présence parlent en harmonie de bien le vivre.

Yé kri yé kra

Au fur et à mesure, le quartier se trace de perpendiculaire en parallèle, de relations de proximité dans une urbanité que la ville ne portera qu’ici en son singulier, ce qui finalement fera son originalité ; car, voilà l’un des quartiers de la Ville les plus structurés géométriquement ; l’endroit même où, des familles vous ouvrent les portes de ce corridor qui amène sur la cours d’arrière façade.

Kri kra

Là, les bacs de survivance, remplis d’eau et ses poissons ; et là, des heurts et des rires d’enfants et l’à-venir déjà en construction. Et, les rues aux tracés de règle, rectiligne, angle droit de rencontres, font coins à la perspective bornée des Pitons et de la Maison du Peuple. C’est le quartier de la rue nue et crue sur trottoir… Toi parvenu à la drive…

Toi, debout en mitan, des Pitons et de la Mairie qui face à face, se disputent ton choix, survivre en-ville ou vivre en morne.

Kri kra

Tu es dans une atmosphère chantée à l’écoulement de la Rivière Madame et du Canal Levassor, lui et elle enfermés dans un petit lit urbain les menant à l’embouchure qui embrasse la Baie et la Mer Caraïbe en lèvre pincée.

Et au pied du Morne de Balata. Coincé entre les rives urbaines, dessus passe un pont de chaine qui délivre l’en-ville de son embolie automobile, pour monter en morne. Ses rives qui s’abiment de solitude, alors que les hommes vivent à la poursuite de l’ombrage ; la fraîcheur de l’eau coulante de la rivière et du canal étant interdite à l’en-ville et Terre-Sainville.

Yé kri yé kra

À cette époque, la jeunesse est travailleuse. Et, la jeunesse est en conquête d’un pays qui se fait de places publiques, se faisant d’une réalité originale, nouvelle pour l’heure. Et voilà, l’apprentissage de la citoyenneté, quand les syndicats trouvent ici foyer à animer, discussions dans une jeunesse pas assez révoltée peut-être en corps. Mais, déjà est-elle engagée dans un combat pour leur droit, ceux qu’ils ne cessaient d’espérer.

Kri kra

Et puis, voilà des penseurs qui montent aux étages. On entend des rires, on entend des discussions ; voilà que pendant qu’une jeunesse est dans l’artisanat construisant les outils de notre vivre-ensemble et de nos modes d’habité ; d’autres pensent par la poésie, par la politique, par journal critique, à la façon pour nous de rester debout dans un environnement toujours plus en mouvement, et une France bafouillant.

Yé mistikri yé mistikri

C’est lui le quartier aux musiques de confection aux angles de la production du satisfaire notre besoin de vivre-ensemble.

Aujourd’hui, bon nombre de ces musiques sont des fantômes vibratoires d’ateliers délavés par l’effacement de la mémoire vivante de ces lieux.

Et là, en corps une foi, placez-vous comme moi au milieu du passage clouté, entre les deux bouts de cœur de la Place de Terre-Sainville, cette Place Abbé Grégoire.

Kri kra

Placez-vous et regarder !

La Mairie de Fort de France en face des Pitons comme pour défier, oui, comme pour défier les deux mornes de chaque côté ; eux, dont les habitants ne cessent de venir à Terre-Sainville, comme au carrefour de quatre croisées. Car ici, c’est l’endroit où roule le tambour, c’est l’endroit des Majò, c’est l’endroit des rencontres et c’est l’endroit des Prélè, c’est l’endroit des couturiers, c’est l’endroit des coiffeurs, des cordonniers… C’est l’endroit de l’informel, disons l’endroit du populaire.

C’est l’endroit où, l’on vient se faire beau, ici, pour redescendre dans l’en-ville. Mais, c’est aussi l’endroit qui en peine de semaine, devient le fourbi aux voitures. C’est un quartier dépossédé un temps seulement de la traversée de ses habitants en rencontre de proximité.

Yé kri yé kra

Yé mistikri yé mistikra

Alors, une jeunesse de travail, une jeunesse d’intelligence critique, une jeunesse d’activisme culturel, une jeunesse d’aujourd’hui qui se questionne sur lè jénès de Tè-senvil. Tout cela pour nous rendre compte que reconstruire la proximité, c’est donner la possibilité à tous les langages d’ici maintenant, de se mélanger pour que la compréhension continue d’être le moteur de notre Bèlè d’en-ville. C’est-à-dire cette recherche du vivre-bien.

Woy woy Ouvè larèl-la !

Ouvè larel-la mi jou jwa rivé

Woy woy Ouvè larèl-la !

Ouvè larèl jwa mi jou rivé

album sur Tè-Senvil

Bokanté lanmou-a

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