« TRAS – Kôw sé an chimen » Exposition Christophe Mert…

https://youtu.be/hwIMOgeTLN4

 

Exposition de Christophe Mert : un bel acte artistique du dialogue culturel…

L’acte artistique est un acte de partage qui s’inscrit dans un dialogue culturel. Celui-ci nourrit par la création de sens en langage faisant de l’art, devient un producteur de codes symboliques. Ceux qui constituent dès lors des repères immatériels, guidant l’inspiration en continuité de ce qui nous fonde. 

Ce mois de Mars 2019,Christophe Mert a présenté le Chapitre I de sa présente démarche artistique baptisée « TRAS ». Ce fut à la Bibliothèque Schoelcher, au coeur de Fort de France que Christophe Mert a choisi de mettre en place son exposition. 

Une démarche qui s’est avérée inédite à différentes dimensions.

Car, il s’est agi d’y bâtir une « matrice » devant recevoir l’installation des oeuvres de ce premier chapitre. L’entrée de cette « matrice », le « boyo » fut aussi réalisé dans le cadre de cette installation. 

Ainsi, le hall de la Bibliothèque eut donc à se transformer le temps de cette exposition. Cette dernière qui reçut un bon accueil de la part du personnel de la Bibliothèque (les vivants de ce lieu). Ainsi, il fallut trois hommes et une femme pour, en trois jours, édifier l’installation de l’exposition. 

Dès lors, en arrivant sur le parvis de la Bibliothèque, dans la perspective de la porte d’entrée, se révélait le long couloir. Le « boyo » sombre par lequel passer pour accéder au lieu-dit « la matrice » de l’exposition. 

En effet, s’y dévoilait au bout d’un « boyo » sombre, une oeuvre monumentale accrochée dans une enclave rouge, dans le mur blanc de la paroi de la « matrice ». « Dire sanmo ». Qu’entends-tu ? Es-tu à l’écoute ? 

Du couloir au corps-sensible par andidan 

Ce couloir, peut-être corridor, peint en gris mat, allait en « boyo » comme l’entrée en soi, comme aller un chemin obscure en soi, vers la géode du dire sanmo et en symboles le pays des « mas », le lieu d’où vit une culture. Cette dernière faite d’une somme de cultures particulières en nous-mêmes. 

Car, c’est le vécu d’une culture qui fait la vie d’homme et la vie d’homme qui fait sa culture en vécus dans un dialogue incessant. Car, la culture n’est pas une destination, elle est le moyen. La culture est le moyen de s’atteindre soi en atteignant le Nous, d’entre-soi en entre-soi ouverts aux dialogues de vie. 

Vivre pour voir et lire notre existence, en parchemin de sens, parchemin de « TRAS », formulant notre sagesse, le fruit du vécu et du témoignage des connaissances et savoirs, tous issus de notre empirique patrimoine. 

Et, c’est là que nous guettons le sav de sa ki sav sav, c’est-à-dire le corps-chemin, le vécu de l’adage spirituel qui dit « Kò’w sé an chimen ». Les « TRAS » qu’il vit, les « TRAS » qu’il laisse, sont à chaque fois, milles chemins qui s’ouvrent à la vie. 

Ainsi, lors de l’inauguration de l’exposition

Les participants furent invités à laisser une « TRAS » dans ce couloir, peut-être corridor, le « boyo ». Il était question d’y laisser une « TRAS »  comme l’écriture architecturale d’une métamorphose. « Antré andidan kò’w ». « Matjé, trasé sa ou ka tann ». 

Au bout du « boyo » apparait la « matrice », cet espace modulé, qui a l’intention de symboliser l’entre en soi en quête des « TRAS » de ce que nous sommes. Créer un coeur, entre le moi-même et le nous-même. Eux qui ont une histoire de relativité, de dialogue avec sa poésie consubstantielle. Et par cette relativité naissent les particularités de la particularité de notre culture, au dialogue universel. 

En effet, cette exposition a beaucoup touchée, émue, bwennen des hommes, des femmes et des enfants venus de partout ici et d’ailleurs aussi. Ce fut pour eux l’occasion de rencontrer une vision de nous-mêmes au coeur d’un bâtiment, d’une institution incontournable : la Bibliothèque Schoelcher. 

Ce lieu-dit habité par les oeuvres qui sont passées par Christophe. C’est vu ouvert au cours de lariviè moun ka pasé. Certain venant à la rencontre de l’oeuvre qui présente les oeuvres, et d’autres, surpris d’une telle proximité de coeur avec le nannan de ce propos historique, mythique, mystique et culturel. Ce propos proposé par Christophe en conversation créatrice. 

C’est le premier acte d’une démarche cheminement 

Cette exposition est le fruit d’une démarche inspirée de Christophe Mert. L’art plastic et esthétique au service du vivant, telle qu’est la démarche de l’Artiste. Ainsi, s’invite l’art vivant. Et se mue une performance, là au coeur-battant de l’installation de l’exposition. Là dans la « matrice », passé par le « boyo », le tout ouvert au coeur de la Bibliothèque. 

« Kôw sé an chimen » est un enseignement de la sagesse du mawonaj. Une vision de la vie de ce qu’elle est en corps : un cheminement en quête. Une conscience en corps-chemin nourrissant la confiance en la présence du tout. 

Tel est ce qui interrogea Christophe Mert dans son inspiration. Ce postulat qu’il proposa à Laurent Troudart, David Obadja et Malik Duranty. « Kôw sé an chimen » an « TRAS ». 

En effet, à l’ouverture du jour de la rencontre performative, le dernier Samedi de l’exposition, tous étaient présents pour vivre l’exposition, la vivre comme un cheminement. Aller à l’intérieur même de la « matrice », passant soi-même par le « boyo ». 

Dans le « boyo », ce cordon ombilical, cet oesophage, cet intestin, le centre vibratoire et initiatique du sentiment. Dans ce coeur aux deux ventricules qui en harmonie, dialoguent, d’une circulation sanguine, de nous, globules, irrigués d’oxygène, enrôlés dans une respiration profonde. 

Le pasaj du « boyo », pour une vie ventriculaire, le sang rechargé d’oxygène, la vibration vitale inonde au rythme du battement de coeur, les gestes et les mots qui prennent vie en poésie, une démarche qui prend vie, des sens qui prennent vie, comme au passage par la méiose et la mitose, quand se créé l’embryon, lui qui s’ouvre au chemin premier, dans le corps-chemin de manman, elle qui en chemin, a ouvert une voie au coeur du sens premier de l’humanité en quête de perpétuation. 

Une performance de Pawòl èk kò libéré : en geste-mot 

Performer c’est délivrer le corps-sensible. Celui fait de son corps-spirituel. Ce corps-relation… Le corps-sensible se pourrait d’être la clé de la présente démarche de création. Cela à la dimension de l’être et celle du peuple, à l’unisson de la définition d’une vision de l’entendement du vivre-ensemble. 

Un corps-sensible de chacun construisant un corps-sensible de tous, ensemble, oeuvrant à la construction de sens. C’est si beau. 

Nous sommes fait de « TRAS » de vies. « TRAS » qui se manifestent en corps-sensible. Cela nous interroge sur le fait que l’art serait ce par quoi vient une interrogation en corps-sensible de l’ensemble. 

Voilà, nous vous laissons avec le florilège poétique des titres poétiques des oeuvres de cette première exposition de la démarche de Christophe Mert. 

Et finissons cet article sur une « TRAS » du dialogue entre David Obadja et Malik Duranty, l’après-midi même de la performance lors d’une conversation où : 

David Obadja dit à Malik à propos de la performance : « Je me suis senti être oeuvre parmi les oeuvres »… 

Ce à quoi Malik dit : « Oui, je me suis senti oeuvre faite par les oeuvres en « TRAS » de « Kôw sé an chimen » ». 

 

Film de présentation Exposition : https://youtu.be/hwIMOgeTLN4

Christophe Mert : https://www.facebook.com/christophe.mert

Laurent Troudart : https://www.facebook.com/laurent.troudart

David Obadja : https://www.facebook.com/laurent.troudart

Lisez aussi : https://edition-karibeen.com/homme-corps-paletuvier/

 

Bokanté lanmou-a

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