Sortie « Mwen Sé Fòs » Kasidi

Dans tout mouvement culturel, la rencontre est fondatrice; elle anime la création par le dialogue, la conversation, verbale ou non verbale. Car, l’Art produit et use de symboliques-outils de langage qui expriment le fruit d’expériences, et qui s’édifient par témoignages du vivre propre à une culture. 

La conversation, le dialogue sont les vocations de l’Art et de la Culture. Ils sont donc la vocation de l’artiste. Dialoguer et converser pour créer du langage, pour créer du dialogue et de la conversation, pour mémoriser l’expérience. C’est ainsi que ce projet est né du dialogue et de la conversation de Kasidi, David Obadja et Malik. 

« Mwen sé fòs » 

« Mwen sé fòs » est un titre issu de rencontres. Elles qui se sont mues en relations entre plusieurs artistes en dialogue par le biais de leurs outils d’expression artistique. Cheminant ensemble, ce titre prend la valeur symbolique d’une initiation pour eux. Construire une connaissance par la mise à l’épreuve des savoirs à expérimenter. 

Tout commence par la publication par Kasidi d’une reprise de Bob Marley en selfie vidéo sur Instagram. Son interprétation me touche un lundi matin. Elle est emprunt de sensibilité et d’une sincérité poignante. J’y ressens la force et le courage de Kasidi, aussi une vulnérabilité que je connais bien, puisqu’elle est liée à l’empathie et au lien avec le sensible. Ce qui en fait une force à qui sait l’accepter et la vivre. 

De là, nait l’inspiration qui monte, me traverse; et assis dans l’escalier (le fameux), j’écris sur mon cahier, d’une traite, le texte poétique qui me vient en mélodie; juste avant de m’emparer du Dictaphone de mon smartphone, pour enregistrer un a cappella témoin de cette chanson que j’entends, passant par moi. 

Dès lors, je fais parvenir le texte et la note vocale à Kasidi et David Obadja comme une proposition de réalisation commune. 

La réalisation 

Dès lors, s’engagera un dialogue ouvrant à la réalisation de ce qui désormais, est un projet entre nous. Kasidi touchée par la chanson se l’approprie en réalisant un a cappella, duquel David Obadja touché à son tour, composera la musique dans une esthétique musicale, rendant grâce à la démarche de création, ainsi qu’au symbolisme de cette réalisation commune. 

La patience fut alors la qualité nécessaire à ce cheminement en confiance et conscience de notre détermination à fè jou o jou wè jou de notre inspiration partagée. 

Kasidi vivant actuellement à Paris. C’est lors d’un de ses passages, pour se  ressourcer au péyi, que nous avons eu l’opportunité d’enregistrer les prises de voix finales. Dans un dialogue de pawòl intarissables de bienveillance.

Tant et si bien qu’il y eut une succession de rencontres et de mises en relation jusqu’à la réalisation de ce titre. D’une part, la Rencontre avec Émilie Élisabeth, jeune bassiste martiniquaise, amie de Kasidi ayant partagé l’aventure M.A.S.C.K. Ainsi sous la direction de David Obadja, elle enregistrera la ligne de basse du titre. D’autre part, dans le but de la réalisation de la pochette du single, nous fîmes appel à Laurent Genteuil, ce photographe martiniquais, pour lequel nous étions convaincu que le regard et le déclic saurait tout à fait capter la vibration du titre et mettre en valeur Kasidi. 

Viendra par la suite notre rencontre et mise en relation avec Mister Franky qui révélera par sa magie de l’écoute, la valeur de l’alliage, en réalisant un mixage et mastering du titre. Le fruit est mûre, nous pouvons le gouter. 

Andidan mwen sé fòs 

Ce morceau fruit d’une rencontre et d’une relation, a le rythme d’une procession, avec son groove lancinant qui rappelle un peu ce que l’on pouvait entendre d’un groupe comme “Fertil Groove”. Il emmène à l’exploration symbolique de ce que nous avons chacun en nous : An Fòs. Celle qui passe. Car, elle provient de la vie qui autour de nous, rime avec la nôtre, celle de la nature qui à la foi, nous environne et qui nous habite. 

Malik Duranty par l’écriture,David Obadja par la composition musicale et Kasidi par son interprétation, une trinité qui engendre une musique ascensionnelle, une monté an mòn lavi-a. Le tout en une ode à la nature et à notre lien mystique avec elle. Lien qui n’a rien à voir avec une superstitieuse magie, mais bel et bien avec un geste d’amour que nous sommes et  qui est somme de nous pour la Création, en nous accordant par une culture de l’harmonie… 

« Jès lanmou nou yé ka kiltivé »

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