An-Nou « Gloryé yo ! » by SERMAC - KaRiBeeN Lésans Syèl Dlo Tè Difé

An-nou : dialogue pour acte de création

Gloryé Yo : un autre Fort de France

Le Sermac service culturel histoirique de Fort de France, a mis en place une tournée dans les Centres Culturels. Dans le but de les valoriser par le biais des noms desquels ils ont été baptisés. Des noms qui ont vocation à s’inscrire dans la mémoire collective de notre peuple. Et ainsi donc, faire l’objet d’un devoir de mémoire vis-à-vis de ces personnalités, leurs parcours, leurs représentations et symboliques pour notre Société.

À travers le Groupe An-nou, c’est la pluridisciplinarité artistique en dialogue qui est mise en avant. Espérant faire la démonstration de ce qu’est le dialogue artistique et culturel au sein de notre société. Car, il demeure manifeste que les Centres Culturels créés à l’époque par l’initiative d’Aimé Césaire, ont été longtemps des lieux de proximité, de convergence et de dialogue de bien des disciplines artistiques et artisanales. Ainsi, ces lieux devinrent ceux de l’émergence d’une génération de créateurs, d’animateurs, d’acteurs culturels. Ces derniers qui sont engagés dans la dynamique de la construction culturelle de notre société. Les centres culturels ont constitué un épicentre magnétique. Faisant qu’ils attirent différents types de personnes en quête de réalisation d’eux-mêmes à travers l’art et la culture. Une vaste expérience d’éducation populaire.

Si l’on s’en rappelle bien. Les Centres Culturels sont en quelque part l’un des antidotes au processus d’assimilation. Celui que la départementalisation a enclenché sans vergogne. Ainsi aujourd’hui, il n’est certainement pas question de relâcher l’action de tels lieux et leurs ressources humaines constitués et assimilés au Lakou. Là où, s’exprime ou devrait s’exprimer l’initiative artistique et culturelle dans le cadre de formations de base. Ainsi que dans celui de la prestation artistique et culturelle de proximité.

La Tournée An-Nou « Gloryé Yo ! »

La tournée « Gloryé Yo ! » se basant sur l’idée d’honorer les ancêtres et les anciens, commença en l’honneur de Toussaint Louverture. Lui qui est le fils de la négritude. Il qui ouvrit les ailes de liberté en Haïti, avant d’insuffler un élan révolutionnaire à nos mentalités. Ce Centre Culturel a eu un fort dynamisme. Il a été jusqu’à la mise en place d’un festival de proximité, nommé « Symbiose » à l’époque. Par la suite, An-Nou se retrouva au Centre Culturel de Sainte-Thérèse. Lui qui fut baptisé « André Aliker », du nom d’un symbole d’engagement et de probité. Un Centre Culturel qui témoigne en son histoire d’un dynamisme culturel dans le quartier d’entrée de Ville.

La tournée ne s’arrête pas là. Et nous avons pu remarquer que la participation du public augmentait de plus en plus. Ainsi, An-Nou eût à dialoguer au Centre Culturel de Redoute. Un moment fort autour du nom de baptême de ce Centre Culturel qui porte Frantz Fanon. Du nom de ce fils martiniquais prodige de la liberté et de la démystification scientifique du racisme, fondement et vestige de la colonisation, soubassement de l ‘aliénation et du système dominant-dominé. Jusqu’à atteindre l’étape du Centre Culturel de Trénelle. Ce dernier qui fut baptisé François Pavilla. Ce boxeur de talant originaire du quartier, qui fit la fierté de celui-ci, de la ville et du pays entier. De même qu’il fut la source d’une amertume par le bais de sa tragique disparition.

Rituel An-Nou pou yo

Tous ces Centres Culturels ont une histoire. Celle qui leur est propre au sein de la vie des quartiers et de leurs populations, celles auxquels ils appartiennent. Les noms de personnalités ont d’ailleurs leur propre histoire. Il est important de leur rendre hommage pour perpétuer le devoir de mémoire des trajectoires de ses hommes pour notre société. Elle qui n’a pas connue de fleuve tranquille.

À venir à la rentrée An-Nou

À la rentrée de l’année scolaire 2023/2024, reprendra cette tournée. Cela pour trois dernières étapes : Une en Octobre au Centre Culturel Gérard Nouvet, une en Novembre au Centre Culturel Jean-Marie Serreau et la dernière de la tournée qui se tiendra en Décembre au Centre Culturel de Chateauboeuf.

Ainsi, nous aurons bouclé la boucle de cette Tournée. Celle-ci mise en place par l’initiative de Lucette Lorne et toute l’équipe du Sermac. Des acteurs culturels qui ont fait de l’engagement leur métier.

EÏA nou ka « Gloryé Yo ! », rendant hommage aux Centres Culturels et aux personnalités dont ils portent les noms et aux acteurs culturels qui les habitent. Toussaint Louverture, André Aliker, Frantz Fanon, François Pavilla, Gérard Nouvet, Jean-Marie Serreau…

Le Groupe An-Nou

Le Groupe An-Nou est un concept qui, mis en oeuvre, donne un rituel artistique. Ce dernier procédant par le dialogue artistique et culturel pluridisciplinaire. Il est composé de plusieurs artistes ayant chacun dans sa pratique la possibilité d’être libre. Et c’est de cela que se délivre, se libère une création artistique commune et multidimensionnelle. De cela demeure une trace en ce que devient le tableau qui demeure visible. Édifiant ce moment partagé.

An-Nou groupe du dialogue

Le Groupe trouve son origine dans une initiative donnant vie au concept. Ce dernier est nourri par l’apport de tous les membres du groupe depuis les premiers temps de sa construction. C’est un groupe qui toujours se nourrit de tous les arts et celui d’autres artistes. Pour suivre son propre cheminement artistique et l’évolution de sa démarche de création. Il est le pendant à bien des fraternités artistiques. Faisant du dialogue une clé de voute de la démarche dite rituel artistique. Car il est vrai qu’il est décelable dans cette démarche certains aspects propres à la recherche-création. Des recherches en histoire, en esthétique, en sociologie, spiritualité, en folklore et poétique. Par la lecture ou la conversation, le groupe est en perpétuel recherche de dialectique dans le monde des intuitions. Celles qui sont à la source de l’inspiration libérée. Cette réalité de partage avec les présents.

Dans ce groupe, sont des artistes dont l’humilité et la persévérance se trouvent enfin libres des langages conventionnels, libres de jouer les rythmes et les morphologies primaires de la vie qui parle de nous. Riche des origines et des lieux de ses membres, il est habité par un patrimoine, une connaissance de ce fondal natal d’une vie sur la terre rivage-mangrove et morne des Kalinas et des habitations. Ce Groupe An-Nou comme une montagne pelée est au possible d’une éruption explosive ou d’une coulé de lahars. Il est le Groupe An-Nou ouvert qui ne craint nullement de sortir des sentiers battus par la tradition. Car en lui, elle se renouvelle, se métamorphose mais elle est toujours là.