« La victoire nous sera acquise comme nous acquerrons notre sagesse tout au long de notre pèlerinage de patience. » Malik Duranty
« Symbiose » Telle est la quête et son outil, le retour à un vivre-ensemble en mémoire.
“Vitalité et Création de la tradition orale” .
Comme disait Yvon Lamorandière
N’avez-vous jamais remarqué que les enfants sont le lien. Dans un quartier, ils ont le lien. Car souvent, leurs existences ouvrent la voie à la rencontre et la relation. Ce sont les mailles de notre relation avec le vivre-ensemble. Ils prédestinent beaucoup de nos rencontres. « Symbiose » au quartier de Crozanville c’était cela. Un lieu où nos enfances faisaient les liens. Tissant un maillage relationnel qui liait nos lakou, le Centre Culturel Toussaint Louverture, l’école et le CCAS. L’innocence et la naïveté de l’enfant ne connaissent pas les limitations sociales et les ethnoclasses. Ils sont ouverts à la rencontre et la relation.
Tout semblait donc si naturel d’y être dans cette dynamique du Centre Culturel et de profiter. Cela pour vivre-ensemble au coeur de ce poumon, pour le corps vivant du quartier.
« Symbiose » fut le nom du festival du Centre Culturel Toussaint Louverture de Crozanville. Il vit le jour au courant de l’année 1987. Il est le fruit de la proximité du quartier, entretenue par les activités culturelles, artistiques et artisanales. Vit le jour un grand moment d’ouverture : le festival du quartier. De cet évènement était née une attractivité d’où émanait une symbiose toujours plus grande, plus vaste. Cela définissait mon univers et son mouvement. Celui de l’enfant que j’étais dans une communauté intergénérationnelle, fonctionnant comme un village. Le lieu de mon bien-être, où vivre nous éduquait par notre culture du ansanm-ansanm.
La symbiose était à la fois la quête et l’outil.
Dans le sens où, chacun trouvait à s’inclure dans la dynamique du Centre Culturel et de la communauté, par la participation. Participation à tous les ateliers et activités. Le tout donnait au développement empirique d’une autonomie. Dans le sens où, chaque atelier se faisait pilier de l’organisation du festival. Lui qui ne faisait pas l’économie de la transversalité entre ateliers. D’autant que nous, la bande des enfants dont était le Club des quatre, nous étions inscrits à pratiquement tous les ateliers possibles et imaginables. Atelier danse, atelier théâtre, atelier percussion, atelier audiovisuel, atelier couture, atelier pâtisserie et akakwèl (confiserie), atelier sérigraphie, atelier vannerie, atelier self-défense, atelier choral, atelier bibliothèque, atelier céramique et poterie, atelier club de langue et Sortie (marche sur les sentiers de Martinique).
Les ateliers sérigraphie, vannerie, céramique-poterie ainsi que pâtisserie et confiserie produisaient dans le but de faire déguster et vendre. Cela nous permettant de renflouer le budget du festival. D’autre part, les ateliers danse, percussion, choral et théâtre participaient à la création d’un spectacle original de sa pluridisciplinarité. Renforcés dans leurs actions par les ateliers couture, sérigraphie et vannerie, dans la confection des costumes et de la scénographie. L’atelier audiovisuel lui se préparant à la captation de l’ensemble de l’évènement. Ce festival était bien entendu aussi une opportunité de voir les artistes confirmés du quartier, venir performer.
Ce festival de nous-mêmes par nous-mêmes pour nous-mêmes
Un festival de nous-mêmes par nous-mêmes pour nous-mêmes, créait une ouverture dans le quartier. Il engendrait une attractivité pour les habitants du quartiers et des quartiers limitrophes et pas que. Les années passaient, Symbiose an I, Symbiose an II, Symbiose an III, Symbiose an IV… les temps de notre initiation passaient dans une dynamique d’expériences et donc de patrimonialisation.
Je m’en rappelle dans une sensation de grande plaisance. Par le fait du souvenir de l’enthousiasme qui gagnait le Centre Culturel et sa communauté autochtone et rapòté. Tous ceux vivant de la préparation à la réalisation jusqu’au bilan, “Symbiose”. Pour moi, nous avions une mission délicieuse qui faisait la fierté des gens du quartier. Et mon quartier qui se faisait appeler le « quartier des artistes », prenait tout son sens et sa symbolique par l’action. J’ai d’ailleurs écrit un poème à l’occasion d’une des éditions du Festival Symbiose que je partage avec vous ici.