Visuel du titre poétique Mon Silence

Mon Silence

Mon silence

Mon silence
Déposes moi au bord de la rivière
face à l’horizon
j’y vais noyer les négatifs
ceux d’un film vivant
là où meurt l’instant présent

Mon Silence
ressuscites l’infini de la présence
que l’être soi
être dedans
être dehors
à rebours
en avant
être tout bonnement marchant

Mon silence
fais moi en mouvement
attentif au harmonie
à celui de maintenant
le mouvement pour la dignité
dignité totale de l’humanité
dans le global monde

Mon silence


déposes moi à la rivière
couches moi dans ce lit
là où l’écoulement chante
la vie belle

Mon silence
balances dans le ciel
lâches moi dans le vent
il se fera fort
me portera et me déposera là
au paradis de cet enfer

Mon silence
en son centre
je frapperais un grand Bam
pour que le tremblement
fasse trembler les murs
ne laisse qu’un toit de cimes d’arbres
chapeautant l’entre d’un carbet
où se proclame la naissance de notre chemin

Je ressuscite des mots guérisseurs
et je m’effondre dans l’effacement
pour vivre dans mon silence
pour vivre libre dans la signifiance
de l’ensemble total et global

Mon silence


j’ai entendu et j’ai dit
j’ai dit et j’ai entendu dire
l’Amour
même quand tu n’es pas
en mesure de le recevoir
distribue-le

Alors qu’il n’est pas à chercher
il est à distribuer
distribuons-le
distribuons-le

Mon silence
j’irais écouter les enfants
relationnels aux choses
nous construirons par sensibilité
la cause à la naïveté
revendiquons la non-souffrance
signalerons le naufrage du bateau de l’indifférence

Mon silence


j’irais perpétuer l’enfant
celui qui me fait
celui qui me fonde
et dont
les douleurs sont en moi
en poids de fonte

j’irais dire
mon acception des ombres
et dénoncer les manguiers sans feuillage
plumés contre la oisiveté

j’irais revendiquer
le droit aux rêves
à la rêverie libre

Je crois qu’ils sont hommes avant nous
et que nous sommes enfants avant eux

Mon silence


écoutes avec moi le son du vent
entends l’infini vibration de son contact
avec ma peau un frottement
il me laisse

il ne me laisse pas intact
il érode ma peau
luit z’arrache avec l’aide de l’eau
ce qui c’est usé et forme du lambeau
se tracent les sillons du temps et de l’âge
mon visage comme une page
laisse à lire
et le tumulte des bruits de mes agitations
révèle le temps et l’âge de ma patience
elle traverse tant de présents de guérisons
elle va libre dans une savane d’indulgence

Juste rugir
le vent dans le grand baobab
le grand baobab de la déréliction évanouit
évanouit dans les savoirs de la relation

Mon silence


je ne te perdrai pas
je ne te poursuivrais pas
je te partagerai

Mon silence
que pourrais-je bien
que pourrais-je mal

Mon silence
je ne mourrai pas de toi
non

nous non plus
seul un fracas te fracassera
si nous ne trouvons pas à dire
notre liberté de nous aimer
pour le meilleur et pour le pire
sans fuir
créons la pawòl libéré

“Mon silence” est un poème de Malik Duranty, mis en voix par ses soins avec la complicité de David Obadja à la guitare…

Parution du livre « Mistik Jaden »
Visuel du titre poétique Mon Silence
Silence…
Bokanté lanmou-a

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