« La victoire nous sera acquise comme nous acquerrons notre sagesse tout au long de notre pèlerinage de patience. » Malik Duranty
Lettre d’intention
Pourquoi un court-métrage sur le harcèlement ?
Le cyber-harcèlement est souvent le prolongement de situations de harcèlement plus classiques. Cependant, ce premier vient souvent en continuité et prolongement temporel, sans limite d’espace, rattraper la cible de ce harcèlement. Cette forme de maltraitance qui se peut d’être physique ou morale.
Cette notion qui est selon Marie-France Hirigoyen une « conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des gestes, des actes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique d’une personne ». Le harcèlement se trouve être une déviance dans les relations humaines et sociales. Déviance qui s’est développée dans la société, à la fois dans l’intime du foyer, dans le monde du travail et sur la place publique. De plus en plus, il tend à se développer dans le milieu scolaire, au sein des jeunes générations, dès le plus jeune âge.
De plus de nos jours, il est donné une place importante, voir prépondérante à la cyber-relation. Elle qui est un outil d’exploration relationnelle chez les jeunes générations. En particulier, à l’adolescence cette période où, le rôle et la place du système comportemental d’exploration, sont d’une importance non des moindres ; car, il contrebalance avec le système d’attachement primaire ; cela pour ouvrir à la dynamique de constitution d’un système relationnel avec ses pairs. Se joue alors un fait primordial ; Celui de la construction de nouveaux rôles sociaux, de nouvelles relations, de la sexualité, de soi-même, de son corps et de ses émotions. Ce qui constitue une dynamique déterminante. Car, elle engendre le contexte du développent de l’autonomie. La notion de sécurité affective est donc primordiale à cette construction de l’être autonomique.
D’où, la cyber-relation est souvent la catalyse de ce qui de la réalité vécue, va précipiter et aggraver les actions de harcèlement et, les réactions de la cible par des actes pouvant aller jusqu’à l’irréparable. Tant cette cyber-relation prolonge le temps, ouvre l’espace, se déploie dans un environnement surréel non normé. Là où, le possible néfaste de la relation poursuit la cible, tout en diffusant à une vitesse impressionnante les actes des méfaits à un ensemble plus vaste.
Néanmoins, l’expérience en la matière, nous montre comme les acteurs de harcèlement et leurs relaies humains sont très souvent des victimes eux-mêmes. D’où, l’aide et l’accompagnement des victimes ne devrait pas être focalisé uniquement sur la cible. Mais, elle devrait s’ouvrir à son environnement, pour un traitement global et réactif dans le temps. Tout cela visant à engendrer un vaste mouvement de conciliation, fondé sur l’éducation au sentiment d’humanité.
C’est cela que le film voudrait donner à voir. Comment les uns et les autres peuvent s’enfermer dans le mépris, le sarcasme, la moquerie et l’agressivité au jugement ? Cela engendrant une banalisation des actes humiliants et dévalorisants, se faisant tels des condamnations de l’autre. Comment ces comportements et mentalités sont aujourd’hui admis ? Alors que d’une manière comme d’une autre, ils biaisent l’appréhension des états-d’âme des uns et des autres. Au final, qu’ils soient victimes ou tirants, c’est toute une communauté qui dévoile sa vulnérabilité.
Alors, « Franky -Yo ri diri, Ou pléré Lanti’y » est un film pour se rendre compte qu’au final le sentiment d’humanité qui étouffe en soi, ne l’accordant plus à l’autre comme fondement de la relation, peut engendrer que tous, nous soyons tôt ou tard dans le « pléré lanti’y ». Alors que nous devrions tous rire pour de bon en vivant le beau, plutôt qu’à vivre de l’écrasement de certains, par la croyance absurde et souterraine que le rabaissement des uns engendre l’élévation des autres.
« Tout moun sé moun », voilà un apprentissage fondamental qui réclame à notre réalité qu’il soit revivifié dans notre quotidienneté.
Le film nous montre l’enfermement de jeunes adolescents au sein de leur quotidien scolaire. Et, il nous dévoile comme c’est l’ensemble des composantes de la communauté qui interagit par la coéducation, pour diminuer l’effet de vulnérabilité sociale des uns et des autres, ainsi éliminer la déviance dit harcèlement. Car, nous avons tous notre vulnérabilité sociale.
Franky
Franky est une jeune garçon, originaire et vivant à Bô Kannal, un quartier populaire de Fort de France. Ce jeune garçon vit un passage difficile de sa vie d’adolescent. Ses parents pris dans la tourmente de leur vie sociale, n’ont pas vu que leur fils souffrait.
Il souffrait de ce regard dure et défaitiste de la société sur la réalité de sa famille et la sienne . Des parents qui étaient vulnérables socialement et durs tout le temps.
Un jour Franky quitta la maison sans même un mot d’au revoir à ses parents. Il se rendait au collège, où il vivait la période d’intégration dans une nouvelle classe.
En effet, c’était l’époque de son orientation en SEGPA. Pour ça, il en voulait à la terre entière. Sa vie changeait et il n’en maîtrisait plus rien.
Synopsis
Ce jour-là son arrivé au Collège fut pénible. Tout le monde le regardait, chuchotant et ricanant, créant une atmosphère désagréable. Franky lui ne perçevait alors que le haut de l’iceberg de ce qui lui arrivait.
Pourtant, il arrivait à ignorer superbement tout cela ; et traversait pour rejoindre la salle de sa classe.
C’est là qu’il avait à se présenter. La cour c’est la cour, la classe c’est la classe, pa fè lafèt épi sa ! À partir de ce moment tout dérapa. Tout se mit à s’effondrer : ses espoirs d’être apprécier, ses espoirs d’être aimé, ses espoirs de vivre.
Toute une série de faits vint alors l’entraîner dans une descente dans le lugubre. La honte qui lui était faite, son espoir de relation amoureuse porteuse de compassion et de réconfort, son espoir de quitter la souffrance morale, son espoir de quiétude, et du retour du regard bienveillant de ses parents, tous ses espoirs s’effondrent en série. Alors, il se demanda si la douleur physique pourrait l’aider à surmonter sa douleur du cœur…
Franky tou sèl télé enmen moun pou moun enmen’y.
Fort heureusement, il trouva secours. Un de ceux qui entraînera une mutation de sa réalité vécue, en permettant que renaisse l’espoir de vivre-ensemble et de le vivre bien.
Pawòl Chanson : Franky
Mwen ni yan doulè
Adan tjè mwen
Pou la Matè
Mwen pa janmen fè’y bien
Pou la Patè
Mwen pa janmen genyen ayen
Lè ou ka gadé
Yo baladé’w
San sav sa ou té lé
Ou té lé viv san antrav
Kon tout moun vini brav
Pawol yo fè’w mal kon an koulé lav
Yo ri’w pou limaj
Mété an tjéw
Anlo niaj
Santi fièl a lavi’w
Santi fièl lavi’w
Adan mové viraj
Franky
Yo pa Sav sa ou ja viv
Ou ka maché lavi
Yo sé di’w adan dépi
Méwi
Yo di’w ou pa nowmal
Menm zanmi’w ka ri chakal
Sa sa félé tjè’w kouchal
Tout moun ka palé
Mé yo pa menm sav
Yo ka ri gangstè
Mé yo ka fin èsklav
Félé tjè an frè
Mé kisa yo sav
Li-menm ka soufè
Mé yo pa pou sav
Yo blésé’y an tjè
Di mwen si ou sav
Mové pawol chè
Ka fè nou pran’y grav
Tjè-nou ka pran fè
Pa sa tounen paj
Blésé kò-nou frè
Sa ka vini grav
Franky
Yo pa Sav sa ou ja viv
Ou ka maché lavi
Yo sé di’w adan dépi
Méwi
Yo di’w ou pa nowmal
Menm zanmi’w ka ri chakal
Sa sa félé tjè’w kouchal
Yo sé di tout alantou mwen
Ka pòté mwen doulè
Mwen ka fè chimen
Pou lékòl-mwen
Pou lapòt la ouvè
Lè mwen ka gadé
Yo tout ka goumen
Wéti kanmarad-mwen
Lè’w tou piti fout ou ka pran fè
Tou sa yo fè
Sa ka blésé mwen
Franky
Yo pa Sav sa ou ja viv
Ou ka maché lavi
Yo sé di’w adan dépi
Méwi
Yo di’w ou pa nowmal
Menm zanmi’w ka ri chakal
Sa sa félé tjè’w kouchal
Sa ou yé
An jenn pous
Ka ouvè lavi yélélé
An kourajé
Pa janmen ka flipé
Pèd kò’y adan lombraj
Télécharger l’Article retour d’expérience Franky
Participants au projet :
Participants |
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Nom du Responsable et qualité. |
Marc Ertus Principal du Collège Cassien Sainte-Claire Jill JEAN-ALPHONSE Directrice de la SEGPA |
Collège Cassien Sainte-Claire Fort de France |
Enseignants associés au projet |
NOMS |
Fonction ou Discipline |
M Yann DESCAMPS |
Professeur des écoles spécialisé |
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M. MADER |
Professeur de musique |
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Intervenants extérieurs |
NOMS |
QUALITE |
M. Malik DURANTY |
Sociologue et Artiste-Auteur |
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Johan Garnier alias SAËL |
Auteur – Compositeur – Interprète |
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