« La victoire nous sera acquise comme nous acquerrons notre sagesse tout au long de notre pèlerinage de patience. » Malik Duranty
Intention de Yanm
Viv Péyi-Nou Kon an Gran Jaden
Soleil franchit le sommet de sa montagne, et descend vers le prochain ciel de son zénith, il passe l’horizon, l’infini trait de notre imagination. Nous étions ensemble, écoutant en corps entier, la version de la chanson d’Eugène Mona, « Bwa Brilé », version en live du groupe Bwakoré au Martinique Jazz Festival.
Le crépuscule s’installa, engendrant tous ses effets dans la phénoménologie atmosphérique et terrestre. La musique de la vie laissait entendre d’autres solistes sur un autre arrangement. La luminosité tamisée de notre lieu devînt propice à notre paix d’âme. En corps, nous vivions la descente de notre attention du jour pour entrer dans celle de la nuit, abrités au lieu de notre habité. Emportés par le message sentimental de la musique, nous vivions cette réalité poétique, celle de la chanson de Mona qui nous emportait au coeur du postulat de ce monde-ci, notre péyi.
Les émotions de Bwakoré, de ses membres témoignant de leur vécu de cette chanson, nous en donnaient une vision dans le Jardin de la Pagerie. Cette chanson si belle de ce qu’elle nous transmet de nos symboles, de leurs sens qui sont nés dans notre histoire, c’est-à-dire le cheminement de notre Peuple.
Comme un gran balan s’empara de nous. « Gran », comme dit en créole. C’est-à-dire aussi large que le vaste qui nous entoure, nous contient. Nous étions tout bonnement dans un état élémentaire de présence. Diffus au présent, nous voulûmes une vision aux symboles d’aujourd’hui dans l’inspiration du jour. Une vibration inspirante d’aujourd’hui, alors que nous vibrions les racines trouvées et témoignées par nos anciens. Tout cela pour voir à demain.
« Yanm » nous vîmes d’un grand silence, quand se tue la musique, à la fin du morceau. Nous en vîmes à reprendre notre dialogue verbalement, nos visages illuminés d’émerveillement. Le canal était ouvert, se mit à couler en lui une vibration d’eau coulant comme rivière court à l’estuaire, par un geste en caresse oscillant entre tendresse et fougue.
« Yanm » comme une racine, au fondement du « manger ital vital » qui constitue notre soin permanent, face à l’usure de faire de notre temps actuel, à la logique du fer et de l’or. Certains s’oxydent, d’autres se valorisent de briller en surface. Alors que notre vision à nous rendait organique notre volonté d’être Peuple dans Péyi Nou. Organique dans la relation avec l’environnement. La Voie qui inspire nos voix.
Alors nous voulions que par nos voix montent des symboles de créations, pour dire notre espoir et vision de notre habité d’un lieu révélé à notre humanité, en quête d’harmonie avec lui, pour que soit notre péyi. Par notre poétique et notre musique à la kadans que nous appelons Afro-Karibeen Groove…
An « Yanm »… Telle est venue notre chanson au refrain qui dit :
« Mon péyi sé li
Là lonbrik mwen planté
Rasin mwen maré
C’est nous
Rizomik an mang-lan
Lianné an koudmen-an
Nou sé nou
Ych bèl péyi
Nonm èk fanm
Doubout
Maché monté pou awmoni »
Reprenant ici le titre d’un texte d’Amadou Hampâté Bâ dans le courrier de l’UNESCO numéro de Février 1976 intitulé « À la recherche d’une identité culturelle » qui dit : « En Afrique, cet art où la main écoute ». Ici, à ce moment de la création en spontanéité, notre main a écouté et entendu « Yanm » du retour du nannan de la terre, fouyé et extrait de la terre de notre Péyi…
Voilà alors que nous vous proposons à l’écoute cette création « Yanm ». Nous l’avons enregistré aux Trois-ïlets dans le studio de David Rodap qui s’est chargé de le mixer et le mastériser pour le produire, qu’ensemble nous puissions vous l’offrir à l’écoute, via Mango production. Est-il en corps merveilleux de comprendre en le vivant que la création est un cheminement rythmé de rencontres et perpétué de relations desquelles prennent sens un langage symbolique.
Le clip-poétique réalisé par Jérémy Léo avec sa boite de production HeartWork, nous a emmené du coeur de Fort de France dans une maison de quartier, Chez Thôt à la Rue des Tambouyers de Crozanville, passant par la Trace, nous arrêtant à l’Alma, pour atteindre les contreforts de la Montagne Pelée, la grande Dame de notre Terre-Île, pour redescendre par Saint-Pierre, nous arrêtant au Carbet et à Bellefontaie pour revenir dans l’en-ville à Bokannal où, nous avons rencontre un arbre à Noni (Pié Noni) ayant poussé dans les failles d’un sol trottoir explosé par la houle de la mer qui n’en voulait pas…
En ce périple dominical, nous nous sommes retrouvés pour regarder ensemble en conversation un péyi et ses gens que nous vivons dans le WonnLov de ce Peuple-Famille de l’humanité. Alors, c’est avant tout une question de sentiment. Celui de l’Amour dont il est question dans cette création.
Elle est le fruit d’une constellation. Lorsque pareil à un moment de prière collective Nyahbinghi, il est plusieurs voix qui s’élèvent de corps dansant au rythme de tanbou battant le coeur du sentiment qui nous nourrit.
Notre obédience, notre partie, courant culturel, tendance actuelle et notre catégorie sociale sont de notre amour de nous, divers et variés, déjà particulier entre nous. Ils vous acceptent tous au partage de la vision, qu’il y ait une en chacun de nous, celle qui vous unit déjà à vous-mêmes, nous comptant déjà avec vous dans ce Nou. C’est pourquoi Yanm est un hommage à notre Terre, celle que nous vivons d’habiter depuis le temps de nos ancêtres et de nos anciens.
« Yanm » une racine qui nourrit la perpétuation de la vie ici, depuis les peuples anciens endémiques d’ici l’Archipel-Jaden : une mangrove planétaire. C’est une chanson en hommage au Simawon, nèg mawon, nèg zabitan, nèg fondal au natal de nous-mêmes.
Dans le fond, les artistes ayant pris part à cette démarche de création, font une proposition de vision. Celle du lien des peuples de la Caraïbe. Ainsi, en ce référant au marcaraïmon de Christophe Mert au schéma de : Martinique, Caraïbe, Monde, comme des cercles concentriques d’affirmation culturel, ici la musique et les paroles possèdent cette intention. Celle de permettre un appropriation de son contenu et de son contenant par tous et chacun.
Danser, Chanter, s’adonner à la création, une belle manière d’honorer la vie, les anciens, nos natures, notre Nou, notre Péyi. Voilà ce à quoi nous mène ce manifeste à la Nature de notre Péyi : une Vision de Nou pour Elle.
Elle est spirituelle notre vision de notre Terre-Mère en son corps péléen. Une vision qui nous fera durable. Une chanson qui ouvre à un message clair sur notre Péyi :
« Être Humain
D’où nous sommes
Sans rien n’abîmer
D’elle-même
De nous-mêmes
Debout an nou menm. »
À quel moment de la journée ou de la nuit, vous l’écouterez ce morceau ? Nous nous posons la question de savoir… Alors…
Trouvez ici, les liens vous permettant d’accéder au téléchargement de ce morceau :
Trouvez ici, le texte de la chanson en format pdf :
Trouvez ici, le lien de découverte du clip-poétique de « Yanm » :
YANM
Van toujou ka souflé
Pou soulajé nou di sa nou ka soufè
Lanmè toujou enspiré nou
Létènité linié nou ka wè jou
Latè toujou ka nouri nou
Ki pou lèspri nanm kò tjè kilti nou
Difé toujou chofé nou
Nou sé solèy nou ka kléré limanité nou
Mon péyi
Sé li
Là lonbrik-mwen planté
Rasin-mwen maré
C’est nous
Rizomik an mang-lan
Lianné an koudmen-an
Nou sé nou ych bèl péyi
Nonm èk fanm
Doubout
Maché
Monté pou awmoni
Nou sé aktè santiman-nou
Ki toujou ka mennen nou
Mi jòdi jou nou ka wèklè
Nou Nou Ka fè’y wè
Chlore
Faut pas déconner
De notre terre nous devons nous rapprocher
Sans décrocher
Abattre les mauvaises habitudes
Et éclore
Sans aucun remord
Lui montrer le sens d’Aimer
La cultivant
La respectant
Relevant
Le défi actuellement
De notre modernité
Sans bafouer notre dignité
Être humain
D’où nous sommes
Sans rien
Abîmer
D’elle-même
De nous-mêmes
Debout an nou menm
Mon péyi
Sé li
Là lonbrik-mwen planté
Rasin-mwen maré
C’est nous
Rizomik an mang-lan
Lianné an koudmen-an
Nou sé nou ych bèl péyi
Nonm èk fanm
Doubout
Maché
Monté pou awmoni
Démarche artistique partagée
Rencontre avec Christophe Mert
La démarche de création est toujours partagée. Car, l’artiste est l’être du dialogue qui partage dans un premier temps mistik de rencontres visibles et invisibles, avec sa #Konstélasyon.
C’est ainsi que la semaine de réalisation du morceau Yanm, David Obadja, Christophe Mert et Malik Duranty se retrouvent et partagent. C’était à l’occasion de la journée du Créole (la Langue Ka). À un moment donné, inscrit dans le plan, celui qui nous dépasse, se met spontanément en marche une performance, David Obadja récupérant sa guitare, Malik son tanbou, Christophe récupérant un panneau de signalisation usagé que Malik à son contact, a pris le réflexe de récolter ici et là sous les zèb de loubli dè bò chimen.
Là où, ils sont, c’est une métamorphose de lieu qui s’opère et les emmène à une autre dimension du dialogue. Nait l’oeuvre “Mèsi” de Christophe. Elle qui n’est autre que le fruit de leur dialogue. Celui du fruit de leurs trouvailles et de ces retrouvailles.
Sait-on jamais combien d’étoiles vivent une #Kontélasyon ?
Un mas, voilà le fruit de l’acte que Christophe nous offre avec toute sa générosité. Une oeuvre à l’intention amoureuse qui porte les familles ensemble dans le lakou. Un mas au koudmen tè, lasotè, au pays habitées de familles en quête d’harmonie avec lui. Awomoni avec Latè de ce pays. Un mas qui permet le voyage de transformation vers… Ce qui appellera un “Mèsi”.
Rencontre avec Selam Heart
Cette démarche de création est partagée. C’est un postulat, l’acte de créer s’inscrit dans celui du partage. Ainsi, lorsqu’à partir d’une oeuvre, il y est d’autres corps-chemins qui s’expriment et disent au visible, ce qui les touche dans l’invisible inspiration. L’art prend tout son sens.
C’est ainsi qu’une soeur inscrite an #lawonn-lan celle de la #KonstélasyonLanmou, Selam Heart s’est laissée mener par son inspiration à la réalisation d’une toile. Cette dernière qui nous touche et prolonge notre propos dans une réalisation à forte symbolique.
Le titre évocateur de cette oeuvre nous en dit long sur ce qui permit à l’inspiration de venir toucher Sélam Heart. “Nonm èk Fanm Doubout Maché monté pou awmoni”.
Les symboles de ce qu’est le Peuple-Famille y sont. Ceux de nos origines et de notre matrice actuelle y sont. La Lumière au sein de l’union fondatrice de notre société y est.
Retrouvez Selam Heart :
https://www.youtube.com/channel/UCqZZ91RjqVGc7rGuaYr2q6w
https://www.facebook.com/SELAMHEARTIST/
https://www.instagram.com/selam.h_/
Retrouvez David Rodap :
https://www.instagram.com/rodapdavid/
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Retrouvez Christophe Mert :
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Retrouvez Jérémy Léo :
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Visionner le Clip de la Chanson : https://youtu.be/hg8Mk2WOJuY
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