“En Lisant avec Mon Île”

Alors que nous étions en tournée avec Peuple et Culture en Bretagne, nous quittions Douarnenez et son festival du film. Nous nous retrouvâmes alors à Brest pour intervenir dans le cadre d’une université d’été. Alors que nous revenions en souvenir proche sur une soirée mémorable, Gary VICTOR, l’écrivain haïtien me confia ce qu’il a toujours aimé des livres et des mots. Le fait qu’ils amènent à la rencontre. D’où, il écrivait avec le ravissement de savoir que cela l’émanera à rencontrer. Ce que propose “En Lisant avec Mon Île”.

En effet, ce fut pour moi une révélation. Puisque de la solitude de l’écriture viendront les rencontres et le partage. Ce fut pour moi une révélation. Car déjà je le vivais sans en mesurer le privilège et sans en avoir l’intention consciente. Dès lors, en conscience, je compris que si j’aime écrire, j’aime les mots, cela témoigne du fait que j’aime rencontrer autant que j’aime la solitude de l’écriture. 

Ainsi par ce fait vous comprenez ce qui m’a mené à accepter cette invitation, à participer au séminaire « En lisant avec mon île ». Lui mis en place par la Délégation Régionale Académique à l’Éducation Artistique et à l’Action Culturelle (DRAAC) dans le cadre de son domaine livre lecture. 

Un séminaire dans un mouvement d’aller-vers 

Trois étapes à ce séminaire qui nous mèneront à la Cité Scolaire Frantz Fanon à Trinité, puis au Lycée Paulette Nardal de Ducos, pour finir au Lycée Schoelcher de Fort de France, sous la houlette de Camille ULLINDAH et Pascale LIBOS. Comme intervenants nous avions Caroline SAVARD (Comédienne et metteur en scène) ainsi que Jocelyn RÉGINA (Conteur – Comédien – Auteur – Acteur Culturel) et moi-même. Ces personnalités avec lesquels j’ai eu grand plaisir à collaborer.

Bien entendu, la rencontre fut belle et fructueuse avec les collégiens et les lycéens qui grâce aux équipes pédagogiques, ont pu participer à ce séminaire. Toujours, ce genre de rencontres nourrit mon espoir en demain. Car, à ces occasions, ce sont des dialogues d’êtres sensibles qui se sont manifestés; lorsque nous constatons la curiosité qui s’éveille en cet à-venir que représente ces collégiens et lycéens pour notre pays. Par le partage du merveilleux, se partage les messages d’hier pour aujourd’hui devant traverser jusque’à demain. 

Aller-vers « le pouvoir des mots, la place de la lecture dans la vie d’un jeune, la lecteur et l’oeuvre : poétique de la lecture » par le biais du témoignage de ceux qui en vivent et de ceux que ça enivre. Telle est la mission de l’écrivain promouvoir un art des plus délectables et profitables à notre humanité et ses cultures. 

Les ingrédients de la curiosité 

En effet, la curiosité des jeunes participants, la plaisance de l’encouragement du corps enseignant et encadrant présent à cette occasion, sont autant d’indices de la pertinence de l’action. 

Le choix des intervenants fut à mon sens très opportun, de par la diversité des approches qu’il fut proposé par leur intermédiaire. Car, chacun par son propre univers, a su embarquer l’assistance sous un arbre à palabre. Là où, sa passion des mots et du dire prend son caractère contagieux de vecteur de transmission. Lire et l’aimer est la porte ouverte sur un monde de curiosité inépuisable, ouvert au dialogue entre imaginaires, par l’exercice de l’imagination depuis une oeuvre. 

D’autre part, l’accueil et l’ouverture à chacune des rencontres furent faits par des élèves du Lycée. Eux s’exprimant sur la thématique du jour. Ce moment permettant de créer un lien entre tous. Car, ce fut toujours avec une grande attention que furent écoutés ses jeunes passionnés. Ès lakou dòw ? Non ! Lakou ne dòw pas. 

Remarquons ici que tout un chacun put faire acte de ses qualités d’écoute lors de ces séminaires. Ce qui ouvrit à des temps d’échanges riches et instructifs pour tous. Démontrant par ailleurs, la possibilité de renversement d’une tendance chez les jeunes générations, jusqu’à lors estimé sous l’emprise des NTIC et des nouveaux modes de communication. Car, ce type d’évènement se pourrait de participer à une action de sauvegarde et de relance de notre lien avec l’art des mots. La curiosité est l’outil d’une intelligence de la relation. 

Intervenants aux séminaires « En lisant avec mon île » 

De la thématique du séminaire s’exprimant par la formulation suivante : « Le pouvoir des mots, la place de la lecture dans la vie d’un jeune, la lecture et l’oeuvre: poétique de la lecture ». Il fut permis à chaque intervenant de développer à partir de ces thématiques, sa perspective d’approche propre à son parcours et sa pratique du mot.

Nous eûmes de même l’opportunité au Lycée Paulette Nardal, d’écouter Madame Céline JEROME en sa qualité de Chargée de Mission Lutte contre l’illettrisme à la Préfecture de la Martinique. Un moment fort instructif d’une réalité occultée. Celle dont il est important de prendre la mesure et mesurer les freins qu’elle constitue. Il y eut aussi Madame Christine PASCHAL ANGELIQUE Directrice de la Médiathèque du Robert qui n’a pas son pareil pour transmettre la passion d’un métier. Notons qu’elle fut Bibliothécaire nationale de l’année 2022.

La poétique de la lecture fut allègrement explorée donc à travers la parole des intervenants. De l’enfance à maintenant, fut fait la « Lecture de soi lisant ». Par le biais du théâtre, du poème et de la pawòl, du conte et du roman, il fut question d’ouverture au merveilleux de la lecture et de l’écriture. Ça nous met le mot à la bouche pour dire, témoigner, formuler une présence au monde : un « je-suis-là ». 

Et pour conclure, disons : 

« Le pouvoir des mots, la place de la lecture dans la vie d’un jeune, la lecture et l’œuvre : poétique de la lecture » 

Vivre est un cheminement duquel se construisent les langages, fruits et patrimoines de notre apprentissage de la vie par la lecture. De la lecture du visage premier de la mère et son langage intime, à celui de l’environnement humain, naturel, urbain. La lecture est à la base de notre humanité, lire l’autre, lire soi, lire soi-lisant, lire l’environnement. La lecture pour un élève de la vie, pour un jeune est essentielle. Car c’est le vecteur d’une multiplication d’expériences par le voyage dans les livres. C’est aussi une démarche ouvrant au perfectionnement de ses propres outils d’expression et de témoignage. C’est la nourriture de son esprit critique. 

En définitive, la lecture et l’œuvre sont étroitement liées à la poétique de la lecture . Elle qui n’est autre que le vecteur de notre propension à l’adaptation et à notre témoignage. Ce qui se trouve au fondement d’une intelligence de la rencontre et de la relation avec nous-mêmes et autrui. 

La quête de chacun pour la découverte de ses « armes miraculeuses ».  

Bokanté lanmou-a

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